Il est primordial de bien comprendre les couleurs, leurs fonctionnement, afin de bien comprendre ce que l’on peut regarder.
Qu’est ce que la couleur ?
Avant de commencer à parler de la couleur, il est nécessaire de la définir. On peut en avoir deux visions. La vision scientifique, et la vision du photographe.
Commençons donc par la vision scientifique. La couleur est une composante de la lumière visible que nous percevons à travers nos yeux. Nous n’avons pas les yeux les plus performants de la création, car nous ne sommes capables de ne voir que le spectre allant du rouge au violet (en passant par le orange, le jaune, le vert, le turquoise, le bleu). L’ensemble des couleurs, différenciées par leur longueur d’onde, en se mélangeant produit de la lumière blanche. Ou dit autrement, on peut décomposer la lumière blanche, en une somme de couleur.
Pour un photographe, la couleur est toute autre chose. C’est un élément à prendre en compte lors de la composition de la photographie. Il faut faire attention aux associations de couleurs, mais aussi à l’intensité de chacune d’entre elles. Il est donc important de comprendre la façon dont les couleurs fonctionnent entre elles. Ce qu’il ne faut pas oublier quand on est un photographe, c’est que contrairement à ce que l’on dit, tel objet est bleu, ou telle plante est verte, etc. La réalité physique est tout autre. L’objet n’est pas d’une couleur, mais au contraire, absorbe toutes les autres couleurs et réfléchit la couleur par laquelle nous la percevons. Cela implique que parfois, les lumières réfléchies par un support peuvent altérer la couleur d’un objet. Cela peut avoir des effets intéressants, tout autant de néfastes lorsqu’ils sont mal maitrisés. Mais pour ce faire il faut en comprendre l’origine.
Il existe deux modes utilisés pour représenter les couleurs, l’un pour l’impression et l’autre pour les écrans. Pour les écrans on utilise les 3 couleurs, Rouge, Vert et bleu pour recréer l’espace colorimétrique. Avec les techniques d’impression (que ce soit la presse ou les imprimantes (photo)), on utilise alors les jaune, cyan et magenta pour reconstituer toutes les couleurs (c’est pour cela que les photographies lorsqu’elles sont utilisées pour la presse doivent être au format CMJN).
La représentation des couleurs peut se faire pratiquement par un cercle qu’on appelle communément le cercle chromatique. Cette représentation présente plusieurs avantages que je vais vous décrire. Mais avant, j’encourage tous les photographes à garder ce cercle en tête pour pouvoir réagir au plus vite à toutes les situations.
Les couleurs primaires, dans les arts picturales, sont le jaune, le cyan, et le magenta (Rouge, Vert et Bleu pour les écrans). En mélangeant deux couleurs primaires, on obtient une couleur secondaire (qui est donc un intermédiaire entre les deux couleurs sur le cercle chromatique).
La couleur diamétralement opposée dans le cercle chromatique est ce que l’on appelle la couleur complémentaire.
Le plus gros contraste de couleur va être donné par une couleur et sa complémentaire. C’est-à-dire la couleur immédiatement en face de la couleur de référence. Ainsi le bleu a pour complémentaire le jaune. Le rouge a pour complémentaire le cyan, et le vert a pour complémentaire le magenta. Cela vous rappelle quelque chose non ? Et oui, les deux systèmes de représentation des couleurs.
Pour un photographe, lorsque l’on veut mettre de la force entre par exemple un premier plan et un arrière plan, il est de bon ton d’utiliser des couleurs complémentaires.
A l’opposé, si vous souhaitez plutôt donner une idée de douceur, il est utile d’utiliser les couleurs secondaires.
Il existe aussi une autre classification des couleurs, ce sont les couleurs chaudes et les couleurs froides. Dans ces cas là, une représentation des couleurs dans une barre est plus simple. Plus l’on va vers le rouge et plus les couleurs sont dites chaudes et plus l’on va vers le violet et plus la lumière est dite froide.
Cette fois la couleur peut être utilisée pour donnée une ambiance, une sensation (froid/chaud), etc. C’est donc important d’y penser lors de vos préparations photographiques. (il est difficile de croire à une ambiance froide avec des tons rougeâtres).
Il est donc très important pour le photographe de tenir compte des couleurs qui l’entourent afin de les utiliser à bon escient. Il lui sera aussi possible de modifier avec des lumières artificielles et l’usage de gélatines, le rendu d’une scène pour l’amener vers ce qu’il souhaite faire passer comme ambiance.
Parfois, lorsque la couleur n’apporte aucune information à la scène, il est alors préférable de travailler en noir et blanc (pour mémoire il existe un article à ce propos que vous pouvez lire en cliquant ici). Il existe aussi des alternatives, en travaillant en monochrome où le noir est alors remplacé par une des couleurs du cercle chromatique. Cela va bien sur donner un message particulier à la photographie.
Conclusion
En ayant une bonne maitrise des couleurs (pour les décors, l’arrière plan par rapport au premier plan, le maquillage, les vêtements, les éléments d’un paysage), il est possible pour le photographe d’améliorer considérablement l’impact de ses photographies. Celles-ci doivent raconter une histoire, et les couleurs peuvent lorsqu’elles sont bien utilisées les y aider.
Maintenant que vous avez les clés pour comprendre un peu mieux l’utilisation des couleurs dans les photographies, je vous suggère lors de vos prochaines visites de musées ou d’expositions, d’analyser comment la couleur joue sur la photographie. Ce qu’elle apporte et comment elle est mise en scène. Ces exercices sont importants pour former sa vision.
En complément je vous propose une vidéo de la chaine « L’art comptant pour rien sur le monochrome » : https://www.youtube.com/watch?v=0vI3j81PYSw