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Le mouvement et la photographie d’art

N’est ce pas étrange de vouloir mettre en avant le mouvement avec un dispositif fait pour capté un instant ?

En effet avant l’invention du cinéma (qui est en réalité une suite d’images successives qui passent très vite), il n’était pas simple de représenter le mouvement sur du papier ou de la toile. Il existait cependant des petits carrousels dans lesquels était ouverte une petite fenêtre qui permettait de voir en faisant tourner le carrousel, les images défiler. Cela permettait de donner l’illusion du mouvement sur les figures présentes sur chaque image.

dispositif d'animation d'images

Il existait aussi des petits livrets avec beaucoup de pages et qu’il fallait faire défiler les pages rapidement pour que l’œil perçoive un mouvement.

Livre d'images animées

Historique

Cependant à part ces objets somme tout assez rares, les peintres principalement, (mais aussi les sculpteurs) ont tenté de représenter le mouvement dans leur art. Voici deux exemples avec une peinture de Duchamp, et une sculpture de Tuby avec la fontaine d’apollon au château de Versailles.

Versailles_Bassin_Apollon_Tuby_Fontaine_Apollon

On voit bien que les auteurs tendent ici de façon bien différentes de suggérer le mouvement (le char sortant de l’eau, ou chez Duchamp une décomposition du personnage descendant l’escalier)

duchamp nu descendant l'escalier

L’étude du mouvement en photographie a commencé avec le photographe Eadweard J. Muybridge qui réalise des clichés en fabriquant un appareil permettant de réaliser de multiples clichés sur un même support photosensible. A cette époque, les photographies étaient réalisées plutôt dans un but scientifique pour capter des moments que l’œil avait du mal à capter et percevoir.

Eadweard J. Muybridge

En photographie, certains photographes ont très vite voulu capter l’action, le mouvement pour donner de l’action a leur image. Voici un exemple avec une Photographie de Lartigue.

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Jean Henry Lartigue

Ou encore celle de Doisneau.

doisneau

Comment capter le mouvement ?

Pour se faire il existe plusieurs techniques qui permettent de restituer le mouvement. La première qui vient à l’esprit c’est le flou du sujet en mouvement. C’est d’ailleurs ce que perçoit l’œil humain lorsque quelque chose se déplace rapidement devant lui s’il ne le suit pas des yeux et de la tête. Voici l’exemple d’une photo issue de la galerie avec Anneaux sidéraux par Emmanuel Gilbert

Anneaux sidéreaux - Emmanuel Gilbert

Ou Dans cette autre exemple la photographie Tokyo train de Valérie Chauffour.

TOKYO TRAIN - Valerie Chauffour

 

Ensuite voyons la technique du filé, où le sujet est parfaitement net, mais le reste de l’image complètement flou. Je vous propose de découvrir en exemple les photos issues de la galerie pour illustrer cette technique simple. Le photographe suit le sujet dans le viseur et grâce à une vitesse d’obturation faible donne un arrière plan flou. Voici la photographie de Anzio avec Filé Mercedes AMG.

Filé mercedes - Anzio

ou encore celle d’Odelin Zadra intitulée : Ford focus RS.

Ford Focus RS - Odelin Zadra

Pour suggérer le mouvement il existe aussi la technique qui fige totalement le mouvement. Cependant la situation est telle qu’il est impossible qu’il n’y ait pas de mouvement (souvent en suspension dans les airs). Ici le mouvement est simplement entendu par notre cerveau qui de par la position comprend que ce n’est pas une pose fixe. J’ai déjà parlé de l’auteur Philippe Halsman dans un article précédent qui faisait sauter ses modèles pour les rendre plus photogéniques. Voici un autre exemple avec la photographie Cross au galop par Anzio.

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Croos au galop - Anzio

Pour finir sur les techniques, il est aussi possible de décomposer le mouvement par des déclenchements multiples d’un flash qui va pendant le temps de la pose, imprimer sur la surface sensible le sujet en mouvement dans différentes positions.

 

Ainsi par ces techniques, il est possible de donner au lecteur de la photographie une illusion ou une idée du mouvement. Cela permet au cerveau d’animer ou de penser à l’animation à partir d’une image figée. C’est en effet le cerveau qui analyse l’image que les yeux décryptent et qui lui donne un sens. Un sens culturel (on sait qu’un cheval ne flotte pas dans l’air et si l’on le voit au dessus de la haie c’est qu’il est en train de sauter). De la même façon on trompe le cerveau avec le filé, en lui montrant ce qu’il a l’habitude de voir lorsque les yeux suivent un sujet en mouvement. Ces illusions photographiques permettent de donner un sens, un mouvement et une dynamique aux images.

 

Les arts statiques qui crée le mouvement existe depuis toujours, déjà sur les grottes de lascaux, on peut y voir des scènes de chasses, avec des animaux qui courent sur les parois de la grotte. Les techniques n’ont cessées par la suite de se diversifier pour offrir des expériences nouvelles du mouvement. Cela donne des œuvres dynamiques très inspirantes qu’il est très intéressant d’insérer dans ses espaces visuels (murs de la maison, bureau, etc.). N’hésitez pas donc à acquérir une œuvre « en mouvement ».

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