Exposer est le rêve de tout artiste. Qu’il soit déjà reconnu, mais aussi pour les débutants. Il est donc important de bien préparer son exposition afin d’en faire une réussite. Ainsi, cet article sera très utile pour ceux qui ne seront pas aidés dans leur démarche par un professionnel (galeriste ou directeur d’exposition).
1/ Trouver le bon thème par rapport à son propre travail

Pour préparer une exposition physique
Avant de pouvoir exposer, il faut bien entendu trouver un lieu pour le faire. Il est donc important avant de proposer son travail, de se renseigner sur l’endroit où l’on souhaite être présenté. Plusieurs cas de figure. Soit, c’est une galerie, il est alors important de se renseigner sur celle-ci avant de faire vœu de candidature par rapport à son positionnement (haut de gamme, secteur, thèmes abordés, etc.). Si c’est lors d’un festival, il faut alors voir en quoi notre propre travail peut lui faire un écho favorable. Si c’est dans des expositions communales, qui sont assez fréquentes, il faut encore une fois regarder que ce que vous proposez sera bien dans le thème. Et pour finir, cela peut être dans un lieu de passage comme un cinéma, un bar ou un restaurant. Cependant, je ne le conseille pas vraiment. Mais parfois c’est une façon relativement simple et sans trop de contraintes de montrer son travail. Pour le lieu qui reçoit cela lui permet de décorer son espace. C’est pour vous une lucarne pour commencer à se montrer.
Dans le cas d’une exposition virtuelle, comment la préparer ?
Enfin, il est possible de se proposer sur des galeries en ligne qui sont de plus en plus nombreuses aujourd’hui et qui risquent de devenir incontournables demain. Mais de la même façon, il faut que votre offre rentre dans ce que va proposer la galerie pour avoir une chance d’être retenue. Pour proposer votre travail sur la galerie New Concept Art Photo Selling. Tout est expliqué ici.
Une fois que vous avez tous les éléments en main, proposez votre candidature montrant ce qui pourrait intéresser l’exposant.
2/ Prendre des informations (surface, emplacement, visiteurs, etc.)

Ensuite, une fois que le lieu est déterminé, il va falloir prendre un tas d’information. En allant sur place, quand c’est un lieu physique, de jour et en soirée, vous vous rendrez compte de la surface d’accroche disponible et de la fréquentation. Attention cependant aux espaces qui peuvent se retrouver cachés ou difficilement accessibles. Les clients souvent n’osent pas, donc s’il y a des obstacles, ce sera d’autant de contraintes qui freineront les achats.
Attention à la lumière
Il faut aussi regarder l’exposition du lieu par rapport au soleil (rien de pire que des photographies qui seraient directement exposées face au soleil). Il est important aussi de se renseigner sur l’éclairage du lieu. En effet, exposer son travail dans la pénombre ou à la lumière blafarde de tubes halogènes risque fortement de saboter tout votre travail.
Pour finir, une idée du nombre de visiteur quotidien ou à la semaine ou sur l’événement est une bonne base de sélection.
Est-il prévu un vernissage par exemple ? Combien d’invités sont présents en général à cet événement ? Quel jour est-ce dans la semaine ? Si possible préférez les mardis et jeudis.
Quoi qu’il en soit, toute information que vous pourrez prendre devra être évaluée pour ajuster votre comportement.
3/ Faire une sélection large de votre travail

Vous venez de définir le lieu d’exposition, il est temps de faire une première sélection. En effet, c’est de votre initiative que vous allez présenter tel ou tel pan de vos travaux. Même si le thème est libre, ne vous contentez pas de piocher « au hasard » parmi vos photographies. Il faut que celles-ci soient relativement cohérentes entre-elles. L’idéal serait qu’elles puissent à plusieurs, évoquer des idées.
J’appelle une sélection large, une sélection qui représente au moins le double des photos requises pour l’exposition. Par exemple si l’on vous demande 10 photographies, présentez en 20, mais jamais plus de 30 par contre dans ce cas-là. Vous indiqueriez au galeriste que vous ne maitrisez pas la sélection de vos travaux. Faites-vous aider par un œil extérieur si cela vous semble nécessaire. Il est parfois difficile de se détacher de ses clichés. Un avis externe peut être alors salutaire.
Une fois votre sélection faite, présentez-la à l’exposant. Cette présentation se fera sur papier lorsque c’est pour une exposition physique, il est important d’avoir un rendu papier de vos travaux. Vous fournirez vos travaux en formats numériques pour une galerie en ligne.
4/ faire une sélection réduite

C’est parfait ! vous avez maintenant transmis votre sélection large. Maintenant, laissez un peu de temps à l’exposant pour qu’il puisse se faire par lui-même une idée de la matière que vous lui avez transmise. Ainsi, il va devoir prendre les pièces une à une et les évaluer, mais aussi essayer ensuite de voir ce qui peut ou non fonctionner ensemble pour l’exposition.
Ne pas s’offusquer en cas de refus
Deux cas de figure arrivent alors. Soit l’exposant, refuse de vous exposer. Surtout, ne le prenez pas mal. Votre travail n’est pas forcement en cause. En effet, l’exposant peut trouver que ce que vous lui proposez ne correspond pas vraiment au sujet (ou en tout cas à sa vision du sujet). Surtout, ne vous vexez pas. Comme je le disais plus haut, il se peut que vous ne soyez pas au bon endroit par rapport à votre style photographique. Ne restez donc pas sur un refus, travaillez de nouveau, exercez votre œil en allant voir des expositions et renouveler votre demande. Au pire du pire, on vous dira une fois de plus non.

Résumer l’extrait large
Bravo, l’exposant a retenu votre travail. À partir de ce moment-là, vous devriez vous revoir ou en tout cas échanger pour réaliser une sélection. C’est à cet instant que des photographies seront totalement écartées, et d’autres assemblées en groupe pour former une histoire à raconter aux visiteurs. Cette sélection sera donc la base de l’exposition.
Il est parfois possible que beaucoup de photographies soient écartées, et qu’il faille en trouver de nouvelles. Soit vous avez cela dans vos stocks, soit il est grand temps de retourner sur le terrain et de prendre quelques clichés dans la même veine que les photos qui auront été retenues. Je ne vous cache pas que c’est souvent bien difficile. Quand on exécute un travail dans l’urgence et la précipitation, cela peut fortement nuire à la créativité.
Une fois la sélection réalisée, il vous est nécessaire de vous renseigner sur les attentes de l’exposant si c’est une exposition physique (dimensions moyennes, type de finition, nombre de tirages). Ceci vous permettra de définir votre budget pour l’exposition si les tirages sont de votre ressort.
Privilégiez la qualité plutôt que la quantité
Dernier conseil, le plus ne fait pas le mieux. Vous devez toujours privilégier la qualité à la quantité. À trop vouloir en mettre, vous rendrez votre présentation trop touffue et illisible pour les visiteurs.
5/ préparer une mise en place, à plat – prendre en compte la notion de liaison, d’histoire, et d’effet

Une fois la sélection réalisée, il est temps de construire l’histoire que l’on va raconter aux visiteurs. En effet, l’ordre et le positionnement, comme le format des photographies, peuvent complètement changer l’histoire racontée par vos photographies. Vos photographies doivent interagir avec vos lecteurs. C’est primordial. Cette partie nécessiterait un article à elle seule. Je vous recommande l’excellent livre, de mon ami François Rastoll, sur la mise en place d’une exposition, intitulé : Scénographier une exposition de photographie: Editing – Mise en scène – Narration – Lieux.
Ne pas négliger la succession des œuvres
C’est l’étape la plus importante, il faut vraiment prendre le temps de bien réfléchir à la structuration du récit que vous allez mettre en place avec vos images. Plus votre travail préparatoire sera important et plus l’effet sur vos visiteurs risque de leur laisser une excellente impression. Si vos travaux sont en vente, le visiteur sera alors plus enclin à passer à l’acte d’achat.
Vous risquez peut-être au départ à avoir du mal à trouver un fil conducteur et une histoire à dérouler. Tous les sujets peuvent raconter quelque chose, il suffit souvent de travailler sur la bonne succession des photographies. Travailler avec des petits tirages papier est une aide précieuse pour ce travail.
6/ Se représenter la sélection « en 3D », définir les formats définitifs

L’histoire est maintenant « écrite » avec vos photographies. Il est temps de modéliser l’installation par rapport à la surface d’exposition. Les coins des murs fonctionneront comme des paragraphes dans vos histoires, ils permettront de couper le récit pour reprendre sur une note un peu différente. C’est à cette étape que l’on doit valider le format définitif de chacune des œuvres présenté (comme je le disais, il est important de jouer sur le format pour donner de l’amplitude à l’histoire racontée). Il est bien sûr possible de n’exposer que des œuvres dans un même format, mais cela aura une toute autre dynamique avec des œuvres dont les formats seront différents. Le format va venir ponctuer l’histoire que vous allez raconter. Vous appuierez une photographie en la présentant plus grande que les deux photos adjacentes. Cette présentation la mettra fortement en avant comme un mot en gras dans un texte.
C’est à ce moment que les derniers ajustements sont à faire pour définitivement mettre en page votre exposition. Je continue à utiliser le domaine lexical de la littérature, car il faut garder à l’esprit que l’on souhaite raconter une histoire aux visiteurs. Pour se faire, il faut donc savoir comment la visite est réalisée. Deux cas de figure s’offrent à vous.
Première possibilité, la visite se fait dans un sens défini, car le lieu l’impose. Il faut penser quand même à rendre lisible l’histoire de façon linéaire dans un sens, mais il faut s’assurer qu’elle peut fonctionner aussi dans le sens opposé. Cela pour deux raisons, parfois les visiteurs décident de ne pas suivre le cheminement convenu. Parfois, après avoir suivi le sens de parcours prévu, le visiteur reprend à rebours la visite. Si à ce moment, il peut lire une histoire complémentaire à sa première lecture ce sera vraiment un réel avantage.
Il est aussi possible que les visiteurs puissent arriver de n’importe quelle direction. On rencontre ce cas de figure lors d’exposition en extérieur par exemple. Il est alors nécessaire de plutôt réfléchir sur une présentation modulaire. Chaque module devra pouvoir se regarder indépendamment des autres. Au sein d’un module, il faut alors avoir mis en place une cohérence avec les photographies présentées. Ainsi, chaque petite phrase va devoir entrer dans un grand tout qui en fin de compte donnera une vue d’ensemble à votre travail.
A suivre dans la partie 2 pour bien finir de préparer son exposition…
Ce texte est déjà assez long. Ainsi, vous retrouverez dans un prochain article, la suite pour mieux appréhender l’accrochage, mais aussi l’exposition. Nous aborderons les deux points essentiels que sont la vente et la communication sur l’événement. Inscrivez-vous à la newsletter pour être certain de ne pas manquer cette seconde partie.