Après la première partie qui expliquait comment bien préparer une exposition, voici la suite où nous allons voir comment bien finaliser et conclure celle-ci. Si vous n’avez pas lu l’article concernant la première partie, c’est toujours faisable en cliquant ici.
7/ Finaliser la présentation de l’exposition

Bravo, vous avez fait la mise en place des photographies de votre exposition. Il reste encore une dernière étape pour finaliser l’exposition. Bien souvent, il est préférable de la présenter en situation (maquette réalisée sur ordinateur par exemple), à une ou deux personnes qui pourront alors vous donner leur ressenti. Il est important de leur demander de commenter leur visite virtuelle. Leurs narrations devront être les plus détaillées possible. Il est fort probable qu’ils ne soient pas en phase avec l’histoire que vous aviez en tête et que vous vouliez raconter, mais ce n’est pas le plus important. Ce qui importe, ce sera que vos testeurs soient à même de créer leur propre histoire à partir de l’agencement de vos photographies et si possible que celles-ci se rapprochent du thème que vous avez choisi.
Si vos premiers lecteurs n’arrivent pas à « comprendre » votre intention, il y a alors peut-être un problème dans votre mise en place. Profitez de leur présence pour leur indiquer ce que vous vouliez montrer. Ensuite, laissez-les vous proposer certains ajustements. Je ne dis surtout pas qu’il faille alors suivre leurs conseils. Il est bon de prendre un peu de recul (parfois laisser refroidir quelques jours) pour reprendre avec un œil neuf votre exposition et repenser aux propositions de modification qui auront été faites. Bien sûr suivant le degré d’expertise de vos testeurs, il faut plus ou moins pondérer leur propos.
Quoi qu’il en soit, vous êtes seul maitre à bord, le dernier mot doit vous revenir, c’est votre exposition et vous devez la cautionner.
8/ Prendre ses précautions pour ne pas être en retard

Une fois que tout est finalisé sur vos plans, il faut alors dresser une liste complète de toutes les œuvres à faire tirer, avec leur dimension, la finition dans laquelle vous les attendez. Avec cette liste, si vous ne travaillez pas déjà avec un laboratoire photographique, c’est le moment de faire réaliser des devis. En effet, il est quand même important de pouvoir faire un budget prévisionnel de l’opération. Les impressions de qualité ont un certain coût. Attention de ne pas aller directement au moins onéreux, c’est souvent synonyme de qualité moindre. Si le but de l’exposition est de vendre, il est important de faire de la qualité.
Souvent, si l’exposition se passe dans une galerie, le choix du labo risque d’être imposé par le galeriste afin de garantir une homogénéité des œuvres vendues.
Ne négligez pas le temps que peut prendre l’impression. Il faut donc le prendre en compte pour ne pas être en retard pour l’exposition. Une fois que vous avez récupéré les photographies imprimées, il va vous falloir les stocker en attendant l’exposition. Cela peut prendre une place importante. Veillez à vous organiser pour le stockage. Il est préférable de vérifier la bonne exécution du travail avant la phase d’accrochage. C’est toujours dommage de se rendre compte que quelque chose ne va pas le jour J. L’imprimeur a une obligation de résultat. Il devra donc retirer à ses frais tous les exemplaires qui ne seront pas conformes.
Je ne l’ai pas précisé, mais il est évident que vous n’imprimerez qu’un seul exemplaire de chaque œuvre. Dans le cas où vous prévoyez plusieurs formats en vente, il faudra au moins un tirage pour chaque format. Car même si vous décidez de vendre en tirage limité, il sera toujours temps ensuite de faire des tirages supplémentaires lorsqu’une vente aura été faite.
9/ Installer ou suivre l’installation

Le moment de l’installation est enfin arrivé. Normalement, tout doit être prêt. Si la mise en place doit être faite par vos soins, il est alors indispensable de prendre quelques précautions et accessoires afin de pouvoir répondre aux impondérables qui ne manqueront pas de se présenter. Prendre du fil métallique et une pince coupante, du gaffer (scotch qui se découpe à la main), une paire de ciseaux, de la ficelle, du papier, un crayon, un mètre à mesurer, un niveau à bulle.
Bien sûr, il vous faudra avoir le plan d’implantation, vos photographies, une bouteille d’eau, un chiffon pour essayer les vitres si les œuvres sont sous cadre.
À vous de jouer, il faut reproduire le plus précisément possible l’installation que vous aviez envisagée. Forcément, il y aura des surprises, parfois bonnes, bien plus souvent, plutôt embêtantes. Il vous faudra vous adapter (d’où l’intérêt d’un petit peu de matériel pour bricoler une solution qui permettra de pallier au petit problème). Plus vous aurez anticipé ce qu’il risque de manquer, mieux ce sera. Une fois l’accroche faite, assurez-vous avec le niveau à bulle que tout est bien droit. Il n’y a rien de pire que des cadres qui penchent. Cela fait vraiment très mauvais effet. Si un cadre ne veut pas rester droit, utiliser un petit bout de gaffer pour le maintenir (attention à ce que ce bricolage reste invisible pour vos visiteurs).
Juste avant de partir si l’accrochage a lieu la veille, faites le nettoyage complet, sols, murs et des surfaces vitrées des cadres. Ceci sera à réaliser à chaque fin de journée d’exposition (et en début d’ouverture du lieu d’exposition). Plus votre espace de présentation sera propre et agréable et plus les visiteurs auront plaisir à y prendre du temps.
Logiquement si vous êtes exposé dans une galerie, c’est le galeriste qui se chargera de la mise en place. Il peut être nécessaire que vous soyez présent pour lui donner un coup de main. Quoi qu’il en soit, l’installation devrait dans ce cas se faire sans réelle surprise.
10/ Bien gérer la promotion, finaliser la préparation de l’exposition

Une fois que vous avez signé l’accord d’exposition, il est temps de commencer la promotion de celle-ci. Il est important d’en parler assez souvent, mais pas n’importe comment. Il est important de jouer sur le suspense pour annoncer votre exposition. L’idée est de faire monter l’attente auprès de votre public. Vous pouvez commencer par indiquer que vous allez participer à une exposition (sans forcement, indiquer le nom de l’exposition). Ensuite, il est possible de dévoiler le lieu. À un moment donné vous allez avoir votre sélection des œuvres présentées, je vous recommande alors de choisir une photo parmi celles-ci pour en faire la photo emblématique de votre exposition. Elle devra alors la mettre systématiquement par la suite sur toutes vos publications.
Ne jamais montrer plus de 20 % de l’exposition en avant première
Il faut laisser la surprise de la découverte à votre public. Je vous recommande de ne pas montrer plus de 20 % des œuvres qui seront exposées. Ne choisissez pas uniquement les œuvres majeurs dans cette sélection pour la mise en avant, au contraire, il faut de bonnes photos, mais pas nécessairement les plus intéressantes. L’intérêt est de faire naitre la curiosité en précisant que ce que vous montrez n’est qu’un court extrait. Pourquoi ne pas tout montrer avant ? Tout simplement il faut créer la surprise sur place et éviter l’ennuie du visiteur. Le but est de susciter le coup de cœur (il est toujours différent de voir une œuvre imprimée que sur un écran) pour favoriser les achats. La plus grossière des erreurs serait de tout montrer. L’impression de déjà vu est absolument à éviter.
Inspirez-vous des meilleurs, prenez exemple sur Apple et leurs lancements produits. La démarche est pourtant simplissime : annonce, teasing, fuite organisée parfois pour créer le buzz, conférence et enfin présentation en live devant tout le monde du produit. C’est exactement ce qu’il faut viser. On a toujours tendance à trop dévoiler par avance.
11/ Profiter intelligemment de l’exposition

C’est le jour J, l’exposition débute. C’est le moment de souffler un peu, le plus gros de votre travail vient d’être fait. Cependant, il ne faut pas encore se relâcher. Souvent, il y a le vernissage qui va être le grand moment où un maximum de personnes va se rassembler autour de votre travail. Profitez-en pour être disponible. C’est le moment, d’échanger, de vous raconter, de raconter vos photographies. Plus vous rendrez ce moment vivant et plus votre côté sympathie va augmenter auprès de vos clients potentiels. On achète une œuvre, car on la trouve intéressante, mais aussi parce que l’auteur porte des valeurs que l’on partage. Il vous faut garder en tête que la finalité de l’exposition est de vous faire connaitre et de vendre.
Une fois le vernissage passé, les passages devant votre exposition vont se fluidifier. Profitez-en pour aborder les passants. Mais attention, si vous le faites, laissez-leur d’abord le temps de contempler votre travail.
12/ Inciter à l’achat

Si vous n’êtes pas en galerie, il est alors de votre ressort de promouvoir et vendre votre travail. C’est donc à vous d’inciter les visiteurs à devenir des acheteurs. Il est alors indispensable de les aborder et de les inciter à l’achat. Cela peut paraitre un peu violent, mais c’est pourtant ce qui fera basculer un indécis en acheteur.
Trouvez votre introduction pour présenter votre produit à la vente. Par exemple je vous suggère de demander au visiteur de vous indiquer son œuvre préférée de l’exposition. Donnez-lui alors plus d’information sur la ou les photos indiquées, autant sur l’idée, que sur la réalisation de celles-ci. Enfin, concluez sur le prix de vente, en mentionnant les spécificités. Si vous faites du tirage limité, il est impératif de le mentionner en expliquant les avantages. À vous d’être créatif, mais aussi persuasif. Et surtout ne pas se décourager. Il faudra peut-être 20 ou 30 visiteurs avant de réaliser une vente.
13/ Faites signer un livre d’or

Mettre un livre d’or bien en vue avec un stylo (accroché avec une petite ficelle ou autre) pour faciliter l’utilisation. Sur ce livre d’or, vous aurez préparé la page en 2 colonnes, l’une la plus large pour le mot du visiteur et l’autre colonne pour suggérer au visiteur de laisser son email. C’est vraiment une information en or. Cela vous permettra ensuite de communiquer avec lui. C’est une petite astuce que je ne vois quasiment jamais. Je vous la donne ici. Vous aurez ensuite un gros travail pour récupérer chaque adresse, mais je vous garantis qu’une seule adresse récupérée ainsi vaudra vraiment le travail qu’elle vous aura donné.
14/ La Communication pour finaliser et clôturer l’exposition

L’exposition est terminée, mais pas vos communications. Profitez des photos prises lors du vernissage, pendant l’exposition pour faire un petit compte rendu. Nombre de visiteurs, nombre de ventes, etc. Les gens aiment assez les statistiques. Enfin, ne les noyez pas non plus sur des données peu importantes. Envoyez un email de remerciement à toutes les personnes qui vous auront laissé leurs coordonnées sur le livre d’or en les remerciant de leur passage et de leur gentil mot sur le livre. Vous pourrez ainsi leur indiquer où trouver votre travail, et leur indiquer comment acheter vos œuvres. Peut-être que certaines personnes auraient bien voulu acquérir une de vos photographies, cependant, ce n’était peut-être pas le bon moment pour elles.
En tout cas, soyez créatif et réaliste en même temps, ne vous lancez pas sur un coup de tête mais en ayant bien réfléchi à votre parcours à venir.