Avis de la galerie sur cette œuvre :
La jeune auteur photographe Marion Desterbecq, nous entraine à travers ce cliché, loin des sentiers battus à la découverte de zones abandonnées, de lieux en perdition, où la civilisation n’est plus qu’une trace du passé. Ces photographies très contrastées répondent parfaitement aux sujets qu’elle propose de nous montrer.
Cette photographie en format paysage (à l’italienne), ne présente qu’une petite zone colorée au milieu d’un traitement noir et blanc. La photographie nous monter sur la moitié de l’image le sol et sur l’autre moitié les murs d’un bâtiment désaffecté. Nous pouvons comprendre que nous sommes en intérieur, par le fait que le sol soit totalement exempt de végétation. L’horizon est volontairement penché et invite donc à une lecture de gauche à droite. Deux éléments essentiels ponctuent l’image et sont diamétralement opposés. En bas légèrement à gauche se trouve une bombe de peinture usagée et couchée sur le sol en premier plan. Elle présente la caractéristique d’être la seule zone colorée de l’image. Particulièrement sur l’extrémité de la bombe qui est d’un couleur turquoise et donc très présente à l’œil. Côté opposé, donc plutôt à droite et dans la partie haute à l’arrière-plan, on peut lire l’inscription « MODE » qui est aussi le titre de l’œuvre. Le sol quant à lui est jonché de débris qui permettent au lecteur de s’imaginer l’ambiance du lieu dans lequel cette photographie a été prise. Les murs, dont on ne perçoit que le bas, n’ont pas d’autre particularité que leur état d’abandon. Globalement, les tons de cette photographie sont plutôt sombres. Un fort contraste fait ressortir les parties claires, comme le mot mode et la bande blanche en bas du mur du fond et les débris sur le sol. Une zone très sombre en haut à gauche permet à l’œil de glisser sur cette partie pour venir s’attarder sur la partie frontale. Presque toutes les lignes sont diagonales et semblent nous emmener vers la partie sombre en haut et à gauche de la photographie, cela permet au regard, après avoir glissé sur cette partie d’y retourner lors de la lecture de l’œuvre. La volonté d’isoler par la couleur cette bombe de peinture, qui a peut-être servi à taguer sur le mur le mot « MODE », comme la trace d’un crime commis (référence à « Omar m’a tuer »), par la surconsommation qu’engendre la mode et qui risque ainsi de détruire la civilisation. À travers ce cliché qui à première vue pourrait sembler anodin se cache une terrible vérité et un message fort que nous fait passer l’auteur.
Marion Desterbecq, nous livre ici une vision d’un monde qu’elle semble réprouver à travers ses images de zones abandonnées. Marion a choisi à l’instar des peintres de ne réaliser qu’un unique tirage de ses clichés. L’acquéreur aura donc une œuvre unique en sa possession. Il ne faut donc pas trop attendre pour l’acquérir. Cette photographie trouvera très facilement sa place dans un salon, un bureau ou même encore un couloir assez large (même si je préconise plutôt les formats en mode portrait).