Avis de la galerie sur cette œuvre :
Dans cette œuvre, l’auteur photographe Franck Olaya nous propose un paysage parisien étrangement désert. L’univers photographique de Franck Olaya est vaste, car il n’aime pas se sentir enfermé dans un style et se garde le droit d’explorer les domaines qui l’attirent.
Cette photographie couleur, en format paysage (à l’italienne) présente un paysage urbain. Seuls les connaisseurs pourront reconnaitre le lieu, pour les autres l’auteur nous guide avec le titre de la photographie. Il s’agit d’une photographie prise dans Paris dans le quartier de Montmartre. La photographie a été prise de nuit, ou plutôt à la tombée de la nuit, au moment où le ciel se pare d’un bleu profond. Moment que les photographes nomment l’heure bleue (elle ne dure cependant pas une heure, mais entre 15 à 30 minutes dans la réalité et offre une variété de bleus profonds). La prise de vue s’est faite avec un cadrage en plongée, du haut d’un des nombreux escaliers des flancs de la colline de Montmartre. La photographie est découpée en trois plans successifs. Le paysage présente un passage large et piétonnier longé par deux immeubles. Au premier plan, sont présents des escaliers, leurs rambardes et des réverbères allumés. Au second plan le lecteur distingue une sorte de place pavée, avec deux alignements d’arbres en enfilade. Cette place est prisonnière des immeubles qui la bordent. Au troisième plan, le lecteur pourra apercevoir d’autres immeubles parisiens, ainsi qu’un morceau de ciel laissé libre par les bâtiments bordant l’allée. Le ciel est bouché, cela est dû aux nuages qui déversent leurs eaux sur la capitale. En effet, le sol luisant nous indique qu’il pleut ou bien que la pluie vient tout juste de cesser. On devine à travers les feuillages du fond de la place, quelques voitures garées. Ces voitures et les quelques fenêtres éclairées sur les bâtiments sont les seuls indices de trace de vie sur cette photographie. La scène est structurée par des lignes qui s’entrecroisent. La place et les bâtiments du fait de la perspective donnent des lignes de fuite qui partent vers le troisième plan et emmènent ainsi l’œil du lecteur vers ce troisième plan plus sombre. Cependant, les façades offrent avec les fenêtres des lignes verticales qui ralentissent la fuite du regard. La structuration des masses de la photographie se fait dans un rapport deux tiers, un tiers. La nuit dont la dominante est le bleu représente la plus grosse partie et occupe les deux tiers supérieurs de l’image. La couleur orangée s’étale comme un serpent, en partant du bord droit en bas de l’image, suit ensuite les marches pour arriver sur la place et y longe le mur sur la gauche. L’instant semble ainsi suspendu. Cela est renforcé par l’absence d’humain, c’est à noter dans les espaces parisiens qui sont rarement vides. Tout cela donne à la fois un sentiment oppressant (par les immeubles qui enserrent la place, mais aussi par la vue en plongée qui présente le sol comme étant jonchée d’éléments du décor. Mais on peut aussi y voir une liberté, avec ce point de vue dans la lumière qui semble s’élever vers le ciel.
Dans ce paysage parisien pris à la tombée de la nuit l’artiste photographe Franck Olaya nous présente une vision de son Paris. Celui qui l’intrigue, qu’il aime parcourir à pied. Cette photographie, disponible en seulement 8 exemplaires dans deux formats, s’accrochera facilement dans une pièce de vie pour y apporter un contraste intéressant.