Avis de la galerie sur cette œuvre :
La paréidolie est un phénomène qui envoute complètement l’auteur photographe Sébastien Roignant. C’est un phénomène psychologique qui permet à l’humain de voir des visages, des personnages ou des animaux à travers des formes (nuages, roches, arbres, etc.). Les créations de Sébastien Roignant mettent très souvent en avant ce phénomène et il fait interagir ces formes avec des humains totalement nus qu’il place au milieu de paysage dénué de toute autre présence humaine.
Cette photographie en noir et blanc est cadrée à l’horizontale (paysage ou à l’italienne) en format panoramique (proche du format cinéma). C’est une photographie de paysage dans laquelle est présente une femme totalement nue. La photographie est construite de façon à simplifier au maximum l’image en ne présentant que deux plans, le premier plan et le fond. Le premier plan présente un bandeau de lande semi-désertique, puis toujours dans le même plan de netteté 3 arbres et une femme nue. Le sol de la bande semi-désertique est composé de végétaux qui semblent être des sortes de petites fougères peu denses. Comme posé sur le haut de cette bande repose les 3 arbres de taille différente. Les arbres ont un port de branchages qui part uniquement vers le haut, la partie feuillue étant uniquement sur le dessus. Ils sont tous quelque peu torturés dans leurs postures. Entre l’arbre médian et le plus petit se tient la femme dénuée. Elle est debout de profil, le visage tourné vers le ciel et les bras en arrière du corps comme si elle recevait une douche venant des cieux. L’arrière plan est quant à lui constitué de brume qui masque fortement, le paysage et nous laisse découvrir uniquement une très fine bande juste au-dessus de la bande de terre du premier plan. Le ciel est entièrement composé de brume, dans un gris presque uni. Les masses tonales font la part belle aux tons clairs. Les tons sombres viennent comme dans un théâtre chinois, dessiner les silhouettes des éléments que je viens de décrire. Le lecteur pourra aussi remarquer une sorte de mimétisme entre le grand et le petit arbre, et la modèle nue sur la photographie. Cette scène présente 3 arbres qui semblent vivants. Le premier, le grand qui semble pointer le nez en direction de la femme, le second le petit qui tend une branche accusatrice et l’arbre médian, prêt à recevoir le corps après le jugement divin. En effet, de par la position du modèle et par le positionnement des arbres, on pourrait se croire dans un tribunal. Symboliquement, l’humanité jugée devant la nature. L’arbre médian jouant le rôle de l’avocat de l’accusée, le petit arbre celui du procureur et le grand celui du juge suprême. On s’attend presque à voir sortir de la brume un signe divin qui viendrait alors délivrer la sentence. Le cadre est très épuré, tous les éléments sont à leur place, ce qui donne à la scène ce côté très fantasmagorique, mystérieux, mais aussi assez inquiétant.
Cette œuvre photographique de paysage avec nu est présentée en format unique en caisse américaine. L’ambiance calme et intrigante qu’elle dégage permettra à chaque lecteur de se faire sa propre histoire. Éditée en seulement 7 exemplaires, ce sont des pièces de belles factures que vous serez fier d’admirer sur votre mur.