Avis de la galerie sur cette œuvre :
L’auteure-photographe Sylbohec nous propose une scène de rue d’un intérieur très contrasté. Le lecteur remarquera immédiatement qu’à la photographie se mêle un enchevêtrement calligraphique de textes qui vient ici compléter l’image initiale. Ces écritures tracées juste après le tirage de l’œuvre sont uniques puisqu’elles dépendent des intentions de l’auteure au moment de réaliser celles-ci.
Nous sommes en présence d’une photographie présentée en mode paysage. La photographie est en noir et blanc. Le lecteur remarquera également immédiatement la présence de textes manuscrits qui viennent en surimpression de la photographie. La photographie présente la façade intérieure d’un hall ou d’un grand appartement vide ce que l’on devine par la présence d’un radiateur sous l’alcôve encadrant les deux fenêtres. Celles-ci sont situées dans le tiers gauche de l’image et laissent entrer la lumière du soleil provenant de l’extérieur. Cette lumière se reflète sur un sol lisse et brillant. Toujours dans le tiers gauche, au plafond pendent deux globes en verre servant d’éclairage. Sur les deux tiers droits de l’image se trouve une partie en total contraste avec le tiers gauche. Du côté droit qui est plus sombre, c’est un mur qui clôt le cadre. Au fond, le lecteur apercevra l’encadrement d’une porte et à l’avant, sur le tiers droit, une silhouette féminine. Ce personnage est adossé au mur, avec un pied sur le bas de celui-ci. La silhouette très sombre, presque noire se découpe parfaitement avec le fond. À part cette femme, la pièce est totalement vide de tout mobilier. L’alternance des contrastes des zones claires et sombres se succède aussi bien dans l’espace horizontal et vertical. L’artiste sublime la photographie, en ajoutant des lignes textuelles qui traversent la photographie, mais aussi la marge de celle-ci. Ici, les textes forment deux sortes de mouvements. Des mouvements circulaires viennent rompre avec l’immobilisme de la silhouette. Puis, il y a les lignes qui séparent la photographie et enferment le personnage au sein de l’image. Cela donne donc plusieurs lectures possibles à cette photographie. Est-ce un cas de conscience du personnage qui est représenté ici, par la dualité de sa situation immobile et l’envie de se déplacer, d’oser sortir affronter le monde ? C’est en tout cas l’histoire qui m’est venue en réalisant cette critique photographique.
Dans ce cliché noir et blanc sublimé par l’écrit, Sylbohec propose au lecteur plusieurs histoires à découvrir. Il est aussi possible de déchiffrer les textes pour de multiples expériences de lecture de l’œuvre. Cette photographie, disponible en 30 exemplaires dans un format unique (dont chacun exemplaire restera cependant unique en raison des écritures qui le composent), agrémentera une pièce à vivre de la maison.